Le Point & Click est de retour ces derniers temps ! Revolution Studios offre une seconde jeunesse sur consoles de salon à ce genre historiquement réservé au PC et qui a depuis fait le déplacement vers les tablettes. En effet, on n’avait plus vu George Stobbart et Nicole Collard sur Xbox ou Playstation de salon depuis 2003! Retour triomphal ou passage inaperçu ?
Depuis 1996 et le premier opus de la série, le personnage principal est George Stobbart un jeune américain, assureur de profession, porté sur l’art et avec un penchant pour l’investigation. Ceci fait de Nicole Collard, jeune journaliste française, son acolyte idéal dans des aventures qui mêlent toujours argent, pouvoir, crimes et religion. Un peu de risque aussi, mais toujours sans trop de violence et avec une pointe d’humour. Évidemment, ce 5ème opus, nommé “Les Chevaliers de Baphomet: La Malédiction du Serpent” reprend toutes ces qualités que les fans adorent.
Tout commence à Paris
Sans grande surprise, le jeu débute à Paris mais sans auparavant nous proposer une introduction cinématique bonne de plusieurs minutes pour bien comprendre le sujet: La Malediccio! La Malediccio est un tableau à connotation religieuse très profonde, vénéré par les gnostiques et donc haït des catholiques car considéré comme hérétique dans les temps anciens. Oeuvre peu connue et donc peu importante aux yeux des collectionneurs, elle se retrouve sous le feu des projecteurs lors de son vol dans une petite galerie d’art parisienne. Henri, le propriétaire de la galerie, est tué par l’assaillant. George et Nico, présents sur ce qui est désormais une scène de crime, ne tardent pas à relever les incohérences qui les mettront une fois encore sur le chemin d’une enquête périlleuse et pleine de rebondissements.
Alors que la cinématique prend fin, on retombe immédiatement dans l’ambiance posée de ce titre mais aussi de ce genre de jeu: le Point & Click. Le but n’a pas changé, il vous faut bouger le curseur dans l’endroit dans lequel vous vous trouvez, à la recherche d’informations, indices, actions à effectuer pour faire avancer l’histoire. C’est une mécanique de jeu qui peut sembler datée, mais cela provient surtout du fait qu’il n’y a pas grand-chose qui permettrait de la révolutionner, donc au final, elle n’est pas mauvaise en soit. A ce titre, le point & click fait partie de ces genres qui transcendent les âges et permettent aux jeunes comme aux anciens, d’apprécier le jeu vidéo différemment.
Comme toujours, les ingrédients principaux sont l’observation, la déduction et la jugeote. Votre progression dans le jeu dépendra de votre capacité à prendre rapidement les bonnes décisions, sans passer par la case “indices”. Bien que le jeu reste fidèle à son angle de caméra “historique” en 2 dimensions, le joueur est libre d’interagir avec tout objet compatible sur la surface affichée, donc on ne se sent jamais trop “coincé” par le visuel même s’il est parfois victime de lenteur, notamment pour se déplacer dans de grands espaces ou pour tenter de combiner des pièces entre elles (un objet de votre inventaire avec une pièce qui n’est pas affichée de l’endroit où vous vous situez dans la pièce, vous devrez déplacer la caméra AVANT d’ouvrir votre inventaire, un peu bête…)…Car, vous aurez vite fait de vous remplir les poches!
George Stobbart n’est pas cleptomane mais vous lui aurez rapidement rempli les poches avec des objets dont les dimensions ne semblent pas compatibles avec l’espace présent dans sa veste ou son pantalon! Qu’importe, rien n’est emporté au hasard et le joueur devrait toujours garder à l’esprit ce dont il dispose. C’est un peu McGyver ce George Stobbart!
Un livre ouvert
Baphomet 5 n’est clairement pas le genre de jeu qui poussera la nouvelle génération de consoles de salon dans ses retranchements, et c’est très bien comme ça! Ceci n’empêche que la direction artistique du jeu est exemplaire. Les personnages sont toujours aussi propres, nets et beaux et les environnements ont bénéficié d’un soin tout particulier pour un effet “bande dessinée vivante” du plus bel effet.
Seules quelques coquilles laissent deviner que le studio de développement n’est pas français (Bijou habite “rue de LE chèvre”) mais les textes et les voix sont au dessus de tout soupçon, d’autant plus que celles-ci sont narrées par des personnes dont le timbre correspond parfaitement à la morphologie des personnages qu’ils représentent. Un travail fantastique mais sans grande surprise quand on connaît un peu la franchise.
Pour compléter ce très beau “tableau”, le jeu est accompagné de musiques excellentes, toujours dans le ton de l’action ou de l’environnement. Rien ne semble kitch, surfait ou au contraire pas assez mis en avant. Et cette sensation de qualité demeure des premières aux dernières secondes du jeu. A tel point qu’on ne songe jamais jeter un coup d’oeil aux options audio. Une grande réussite visuelle et sonore!
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Évidemment, les joueurs se ruent sur ce titre pour être mis au défi et tenter de comprendre les actions à mener pour avancer. A ce sujet, les énigmes m’ont parues relativement simples. Si les actions à effectuer sont parfois un peu “biscornues”, la logique de base est souvent assez facile à comprendre en examinant l’environnement et vérifiant les objets en la possession de George ou Nicole, le moment venu. L’un des plus gros soucis du jeu vient à mon sens de l’accès via le menu “astuces” aux indications (parfois en 4 points) qui mènent à la résolution de l’énigme en cours. D’autres jeux utilisent un système de timer qui empêche de constamment consulter cette aide, mais pas Baphomet 5. Du coup, il est possible de “torcher” le jeu en passant son temps à lire ces astuces. Bien sûr, votre pourcentage de progression en prendra un coup, sans parler de votre appréciation globale, mais on peut comprendre que les développeurs n’aient pas voulu limiter l’accès à cette ressource, pour limiter la frustration que peut engendrer le fait de rester coincer bêtement devant une énigme.
A ce titre donc, les chevaliers de Baphomet 5 est un jeu qui se veut ouvert aux joueurs de tous niveaux, en minimisant la sensation de blocage. Personnellement, je pense que le studio aurait été inspiré en proposant divers niveaux de difficulté, lesquels limiteraient (dans le temps ou en nombre) les astuces à la disposition des joueurs. Mais bon, au moins ils ne nous demandent pas de payer en véritables €uros pour passer à la scène suivante! La combinaison d’objets reste possible, pour un petit côté “craft” bien dans l’air du temps!
Classique à tous les niveaux
A l’époque ou la plupart des genres semblent souffrir d’une saturation (un FPS vous demandera toujours de tirer et un jeu de course de terminer premier), les chevaliers de baphomet reviennent avec la méthode inverse. Plutôt que de chercher une révolution, les développeurs, dont c’est étonnamment le nom, ont privilégié un retour aux sources des plus classiques concernant leur nouveau jeu.
Ce titre, financé grâce à la plateforme Kickstarter, aura permis à Revolution Studios de le développer et publier sans l’aide d’un grand éditeur, du genre de ceux quoi “poussent” et peuvent avoir un impact sur le produit final. Charles Cecil, le patron du studio, a donc eu le luxe de faire le jeu qu’il voulait, tout d’abord publié en épisodes sur PC et désormais en version complète sur consoles.
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Un bol d’air frais
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S’il n’est pas exempt de défauts inhérents au genre (certains mouvements et animations un peu “carrées”) et un manque de dynamisme dans certains cas (si vous n’effectuez pas les actions dans le bon sens, elles sont effacées comme si rien ne s’était passé), Les Chevaliers de Baphomet 5: La Malédiction du Serpent est un bol d’air frais comparé à l’avalanche de jeux d’actions qui mettent en avant le “tire d’abord, parle ensuite”. Avec ce titre, offrez-vous un peu de vacances tout en faisant marcher vos cellules grises. Vous en apprendrez sur la géographie, l’histoire et quelques blagues en passant. |
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Les plus |
Les moins |
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| • Présence des personnages historiques • Retour à la 2D • Décors et environnements superbes • Musiques exactement dans le ton • Voix excellentissimes pour tous les personnages • Clins d’oeil nombreux • Leçons d’histoire/géo interactives • Bonne durée de vie • Prix attractif (30€) • Jeu disponible en plusieurs langues pour les voix et les sous-titres • Histoire jamais moralisatrice |
• Scénario profond mais prévisible |
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