Plus de deux ans après l’annonce du jeu et quelques reports, Ghost of Tsushima est enfin disponible depuis quelques jours sur PlayStation 4. Ce titre est développé par les studios américains de Sucker Punch Productions à qui l’on doit les sagas Sly et Infamous et qui n’avaient pas proposé de jeux depuis six ans ! Mais avec ce titre, ils signent l’un des jeux phares à posséder sur la console de Sony même s’il n’est pas parfait non plus. Pour votre information, ce test a été réalisé sur PlayStation 4 Pro.
Défendez l’île de Tsushima de l’invasion mongole
Ghost of Tsushima se déroule dans le Japon féodal de la fin du 13ème siècle alors que l’empire mongol renverse tout sur son passage afin de conquérir l’Orient. Sa prochaine étape : L’île japonaise de Tsushima. Dirigées par le général Khotun Khan, les armées mongoles ne font qu’une seule bouchée des défenses de Shimura, le seigneur de du territoire. Dans tout ça, vous incarnez Jin Sakai, samouraï et neveux du jito. Malgré vos efforts, la quasi-totalité des guerriers de l’île ont été décimés, votre oncle a été fait prisonnier et vous êtes laissé pour mort sur le champ de bataille. Heureusement pour vous, une jeune femme vous a recueilli et soigné. Dès lors, vous allez devoir parcourir Tsushima, trouver de nouveaux alliés et retrouver des connaissances pour repousser l’invasion mongole. Mais vous ne faites pas face à un simple barbare puisque Khan a étudié le Japon, ses coutumes et sa langue afin de conquérir le pays plus efficacement. Alors que Jin a toujours suivi la voie et le code des samouraïs que son oncle lui a enseignés, ce dernier doit transgresser les règles et devenir un véritable fantôme.
Une grande map à explorer et des tonnes de choses à faire
Ghost of Tsushima est un open world et la grosse surprise c’est la taille de la map. Vu qu’on ne se déplace qu’à pied ou à cheval, la traverser prend pas mal de temps surtout qu’il faut l’explorer pour tout découvrir. Mais ce monde ouvert propose surtout d’évoluer dans le jeu comme vous le souhaitez car en plus de la quête principale, le titre propose un bon paquet de missions secondaires et de libérer chaque région de l’île de l’emprise des mogols. Sur le chemin qui vous-même à une quête principale, vous pouvez très bien tomber sur des mogols qui ont capturé des habitants de l’île et si vous intervenez avant que ces derniers ne soient exécutés, ils vous donnent des items ou de précieuses informations sur un lieu à visiter sur la carte. D’autres insulaires que vous croiserez dans des camps de réfugiés ou les villages peuvent aussi vous aider à découvrir la map donc il ne faut pas hésiter à engager la conversation. Vous croisez aussi des renards ou des oiseaux dorés qui vous mènent à des lieux clés comme des sanctuaires pour prier, des sources d’eaux chaudes, des endroits où composer un Haïku (poème japonais) ou des bambous d’entraînement qui sont très importants mais j’y reviendrais dans la partie suivante de ce test. Il faut aussi fouiller la map pour trouver toutes les ressources nécessaires pour améliorer votre équipement auprès des divers artisans. Vous comprendrez donc que Ghost of Tsushima n’est pas un jeu à rusher et qu’il faut prendre son temps pour explorer sa grande map au risque de passer à côté de pas mal de choses.
Mais si vous ne voulez pas passer votre temps à faire des allers-retours, il est possible de voyager rapidement aux endroits que vous avez déjà découverts. Mais attention car cela peut être dangereux. Comme vous pouvez faire tout le jeu dans n’importe quel ordre, vous pouvez très bien attaquer des camps et éradiquer tous les mongols qui s’y trouvent quand vous le souhaitez ce qui ajoute un nouveau point de fast travel. Mais s’ils font partie d’une quelconque mission, il y a de fortes chances que lorsque vous vous y téléportez-vous vous retrouviez nez à nez avec tout un tas d’ennemis qui ont repop. Les aléas d’un monde ouvert où l’on peut tout explorer dès le début. Comme l’ATH est réduit à son strict minimum, les éléments sont d’une grande aide puisqu’avec un simple passage du doigt vers le haut sur le pavé tactile de la Dualshock 4, le vent souffle dans la direction que vous souhaitez ou vers un endroit que vous n’avez pas encore exploré ce qui est très utile pour tout trouver.
Devenez un Ghost prêt à tout pour défendre son île
Jin Sakai a été élevé par son oncle dans la pure tradition des samouraïs. En gros, celui qui attaque par derrière sans croiser le regard de son ennemi n’est pas digne de son rang. Mais dès les premières minutes de jeu, on enfreint ces règles puisque le jeu propose aussi un gameplay d’infiltration qui permet d’éliminer les ennemis discrètement sans alerter tous ceux qui se trouvent aux alentours. Le bushido c’est bien beau mais lorsque vous faites face à des armées, il faut bien trouver comment s’en sortir. Il faut juste faire attention de ne pas se retrouver dans le champ de vision de vos ennemis en se cachant dans les hautes herbes, sur les toits ou sous les maisons par exemple. En revanche l’IA est assez limitée par moments lorsque vous êtes en mode infiltration car vous pouvez vous débarrasser d’un ennemi à quelques mètres d’un autre alors qu’il pousse des cris de douleur. Il m’est même arrivé d’en éliminer quatre à la suite sans les alerter en étant dans les hautes herbes alors qu’ils étaient tous à moins de deux mètres les uns des autres. Il est aussi étonnant d’alerter un garde qui sonne sa corne de brume dans un camp et que certains de ses collègues qui sont à quelques dizaines de mètres ne réagissent pas. Par contre, les archers sont de véritables snipers et arrivent à décocher des flèches avec une précision redoutable. Heureusement qu’ils préviennent avant de tirer pour avoir le temps de se protéger ou de les éviter.
Jin possède deux jauges : Celle de sa vie et celle de sa détermination. Cette seconde qui est sous forme de ronds est très importante puisqu’elle permet de faire deux choses : Vous soigner et lancer des attaques spéciales qui se débloquent en avançant dans le jeu. Pour la remplir il suffit entre autres de remporter un duel, réussir des contres ou encore coller des flèches en pleine tête avec votre arc. La taille de votre barre de vie augmente en trouvant les onsens tandis que celle de la détermination grandit si vous réussissez à trancher en deux les bambous d’entraînement présents sur la map. Compléter des objectifs principaux et secondaires remplit aussi une jauge de samurai. Plus votre renommée et votre rang augmentent, plus vous débloquez de nouvelles aptitudes et surtout des points de compétence qui vous permettent de tout améliorer, de débloquer de nouvelles techniques mais aussi des armes de jet comme des kunais, des bombes collantes, des fumigènes et j’en passe.
Il y a quatre postures à débloquer en éliminant les chefs de clan ennemis et qui ont chacune ses avantages et ses inconvénients. Celle de l’eau sera plus efficace contre les ennemis équipés de boucliers, celle de la pierre face aux épéistes, celle du vent contre les lanciers et celle de la lune face aux brutes. Il est possible de switcher de position à n’importe quel moment durant les combats pour vous adapter à chaque situation. Vous pouvez parer et contrer au dernier moment juste avant que l’attaque de votre adversaire ne vous touche ou esquiver les attaques les plus lourdes. Il est aussi possible d’effectuer des attaques aériennes en sautant d’un toit ou de votre cheval en pleine course ce qui peut être très efficace dans certaines situations. Dans ce jeu, ça ne sert de s’acharner sur les boutons de la manette. Il faut juste être calme et appuyer sur les bonnes touches au bon moment. Une fois que vous avez compris le rythme à adopter, les combats sont un véritable régal même s’il y a quelques soucis. Le premier est qu’il n’est pas possible de locker les ennemis puisqu’il faut diriger le joystick gauche dans la direction dans laquelle vous souhaitez attaquer. C’est un choix délibéré des développeurs qui ont préféré opter pour cette solution. Mais ce n’est pas le plus gros problème puisqu’on s’y habitue à force. Le pire reste la caméra lors des affrontements lorsque vous vous trouvez dans des endroits exigus comme à l’intérieur ou dans des camps ou villages avec pas mal d’éléments de décors qui gênent la visibilité.
Vous commencez votre aventure avec une armure en piteux état mais par la suite vous pouvez récupérer plusieurs tenues qui ont chacune leur particularité. Par exemple, La tenue du voyageur fait vibrer votre manette de plus de plus fort si vous vous rapprochez d’un objet rare à collecter. Mais vu qu’elle est confectionnée uniquement avec du tissu, vous vous doutez qu’elle n’est pas efficace en combat. Pour quelque chose de plus robuste, il vaut mieux se tourner vers l’armure de clan de samouraï qui procure plus de vie et de protection. Toutes les tenues peuvent être améliorées pour les rendre plus efficaces et il est aussi possible de changer leur teinte. Vous pouvez compléter tout ça avec des éléments de personnalisation comme des casques, des bandeaux, des chapeaux ou des masques.
Il faut bien évidement rajouter à cela un Katana, un tanto ainsi que des arcs. Ils sont aussi améliorables chez les divers armuriers du jeu à condition que vous ayez les nombreuses ressources nécessaires pour cela. Vous pouvez augmenter les statistiques de vos armes ainsi que leur design avec des skins qu’il faut acheter ou débloquer. Pour finir, vous pouvez aussi équiper un certain nombre de charmes plus ou moins efficaces qui octroient des bonus comme la possibilité de gagner de la détermination après un contre réussi, de réussir les parades plus facilement ou encore de ramasser plus de matières premières. Ils s’obtiennent en finissant des missions ou en priant dans les divers temples qu’il faut aussi trouver. Vous comprendrez une fois de plus l’importance de bien explorer la map afin de trouver tous les matériaux nécessaires à la modification de votre équipement.
Des magnifiques paysages
Comme je le dis un peu plus haut dans ce test, il faut explorer la map du jeu de fond en comble pour éviter de passer à côté de pas mal de choses. Le level design de Ghost of Tsushima est tellement bon que c’est un véritable plaisir de passer des heures à pied ou à cheval pour tout découvrir même si le jeu n’est pas exempt de tout reproche. Tout d’abord, le titre de Sucker Punch Productions propose deux modes graphiques avec une priorité à la résolution ou une priorité au framerate. Dans les deux cas le jeu reste propre même si la différence entre les modes est vraiment minime. Nous avons le droit à une météo dynamique et un cycle jour/nuit qui subliment vraiment les décors du jeu même si je trouve que les conditions climatiques changent trop vite et ne sont pas naturelles par moments. La variété des environnements est aussi de la partie avec des décors vraiment vivants où l’on retrouve une végétation riche avec des couleurs très vives. Forêts de bambou verdoyante ou d’érables rouge vif, plaines recouvertes de hautes herbes ou de fleurs, tout cela réagit au vent qui souffle. Alors que dans certains jeux la nature est figée, ici elle est constamment en mouvements avec beaucoup d’animations à l’écran comme des feuilles qui tombent, des pétales de fleur qui s’envolent, des nuées d’oiseaux qui prennent différentes formes et j’en passe. Nous pouvons admirer tout cela surtout que le HUD est réduit au strict minimum. Pour ce qui est du chara design, pas grand-chose à reprocher au jeu même si nous ne sommes pas au niveau de The Last of Us Part II. Que ce soit Jin, les personnages secondaires ou les simples PNJ, leur modélisation est très propre et assez égale même si bien évidemment les protagonistes principaux ont bien plus d’expressions faciales.
Il faut avouer que nous sommes tout de même un cran en dessous la toute première démonstration de gameplay faite lors de l’E3 il y a deux ans. Certaines animations de Jin ne sont pas assez naturelles. Les textures comme celles du sol ou de la pierre ont une définition assez basse. Lorsque la végétation bouge avec le vent, elle devient plus floue. Il m’est aussi arrivé d’avoir quelques baisses de framerate en combat. Mais comme je le dis toujours, nous avons là principalement des problèmes de jeux open world donc pour moi il n’y a rien de bien choquant et ça ne gâche pas non plus l’expérience de jeu.
La cerise sur le gâteau, c’est que vous pouvez immortaliser tout cela grâce au monstrueux mode photo du jeu qui propose des tonnes de possibilités pour faire des clichés parfaits comme dans Marvel’s Spider-Man. L’heure, la météo, des filtres, des effets de particule et leur quantité, vous pouvez tout régler et même faire de petites cinématiques avec une sélection de plusieurs angles de caméra successifs.