Presque sept ans jour pour jour après celui du premier jeu sur PlayStation 3, je vous propose de découvrir mon test de The Last of Us Part II. Il a fallu attendre toutes ces années avant de pouvoir mettre la main sur cette suite toujours développée par Naughty Dog. Mais malgré cette longue attente et quelques petits reports dus notamment à la crise de la Covid-19, nous avons bien le droit à un titre qui se classe dans le top 5 des meilleurs jeux de cette génération de consoles et je vais vous expliquer pourquoi. Pour votre information, cette review du jeu a été réalisée sur Playstation 4 Pro.
Quelques années après le premier opus
Bien évidemment, je ne vais pas trop rentrer dans les détails sur la partie histoire de ce test puisque je n’ai pas du tout envie de vous spoiler. Ce serait dommage que vous ne profitiez pas à 100% du scénario de Neil Druckmann et d’Halley Wegryn Gross. Pour simplifier les choses, The Last of Us Part II se déroule quelques années après les événements du précédent opus. Joel et Ellie se sont établis à Jackson dans Wyoming où vit Tommy (le frère de Joel). Certains incidents vont faire qu’Ellie va devoir quitter ce campement pour se rendre à Seattle sur la côte ouest des Etats-Unis. Je ne vous en dirais pas plus. Inutile de vous dire que je vous déconseille fortement de regarder la vidéo maison présente ci-dessous même si elle ne dévoile pas grand-chose au niveau du scénario.
Des zones de jeu plus grandes et un gameplay amélioré
De ce dont je me rappelle, The Last of Us Part II semble garder les solides bases de gameplay de son prédécesseur. Une nouvelle fois, vous allez devoir faire le choix entre foncer dans le tas ou bien y aller tout en douceur. Mais il y a de fortes chances que vous optiez comme moi pour la discrétion pour la simple raison que les munitions sont limitées. Vous les récupérez au compte goutte et il vaut mieux garder ses balles pour les plus gros ennemis ou lorsque plusieurs vous tombent dessus en même temps. En mode infiltration, vous faites donc des économies de munitions (sauf si vous y allez à l’arc et au silencieux) mais vous évitez surtout d’attirer l’attention des ennemis aux alentours. Pour vous déplacer en toute discrétion, il vous est possible d’avancer accroupi pour faire moins de bruit, de ramper pour vous planquer sous une structure ou un véhicule, de vous faufiler dans des endroits exigus, de vous cacher dans les hautes herbes ou de rester en apnée sous l’eau. Il faut donc faire attention à son environnement surtout si vous avez besoin de prendre la fuite subitement.
Il ne faut pas grand-chose pour que vous vous retrouviez avec trois ou quatre ennemis sur le dos. Chacun se balade librement dans l’environnement et n’a pas un chemin prédéterminé qu’il effectue en boucle. Mais si vous ne faites pas attention à ceux qui vous entourent, vous pourriez avoir la surprise de vous retrouver face à un adversaire un peu plus coriace qui vous tombe sur le coin du nez. C’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à abuser de la touche R1 qui vous permet de voir la silhouette des ennemis à travers les murs histoire de ne pas vous faire surprendre. Mais cela ne marche qu’avec ceux qui font du bruit et qui sont à proximité. Mais en général, l’IA se laisse un peu trop facilement surprendre lorsqu’elle vous tourne le dos et si vous faites bien attention à ne pas faire trop de bruit, vous n’avez aucun mal à en éliminer plusieurs d’affilée. Il faut juste faire attention aux ennemis les plus imposants qui encaissent mieux les dégâts et qui font bien plus mal ou encore aux chiens qui sont capables de vous pister avec leur odorat.
Mais si vous vous faites surprendre, il faut oublier l’idée de courir vous réfugier quelque part en attendant que l’ennemi vous oublie. Ça ne marche pas tout le temps surtout lorsque vous faites face à des infectés qui se jettent littéralement sur vous. Certains environnements plus verticaux comme des parkings ou des chantiers permettent d’échapper à l’ennemi humain plus facilement mais ce n’est pas tout le temps le cas. Deux choix s’offrent à vous si vous vous faites surprendre : Le corps à corps ou les armes. Pour la première option, vous pouvez vous battre avec vos poings, votre couteau ou n’importe quelle arme que vous avez ramassé ou confectionné. Il vous est possible d’esquiver les attaques des adversaires en pressant la touche L1 au bon moment ce qui permet de contre attaquer efficacement. Si lors de votre duel vous vous retrouvez à proximité d’un mur, votre personnage en prendra compte et l’utilisera à son avantage pour prendre le dessus. Mais certains adversaires sont quasi insensibles à ces attaques voir pas du tout et c’est à ce moment qu’il faut sortir l’artillerie. Revolver, fusils en tous genres, arc, arbalète, cocktails molotov, bombes, vous avez de quoi faire et si vous faites bien attention, vous ressortez victorieux de vos affrontements. Ces attaques donnent lieu la plupart du temps à des scènes vraiment très violentes et je peux vous dire que le jeu n’a pas volé son PEGI 18. La plupart des ennemis ne résistent pas à une balle en pleine tête mais les plus gros en nécessitent plus.
Pour cette suite, Naughty Dog a développé des environnements bien plus vastes que dans le premier jeu. C’est même d’ailleurs à ce jour les plus grand jamais créés dans un jeu des studios. La première zone que vous explorez est ouverte et assez grande tandis que les suivantes le sont un peu moins, un peu à la manière d’un Uncharted : The Lost Legacy. Mais dans tous les cas, il faut prendre le temps de tout fouiller de fond en comble car vous pourriez passer à côté de nombreuses ressources nécessaires au craft et à l’amélioration de votre personnage. Ciseaux, bouteilles d’alcool, scotch, bouts de tissus, vous ramassez tout un tas d’items qui sont nécessaires à la confection mais vous êtes limité en nombre qu’il est possible de transporter dans votre sac. Tous ces consommables peuvent être faits à n’importe quel moment contrairement à l’amélioration de vos armes qui nécessite de trouver un établis pour pouvoir les bricoler. C’est aussi pour ça que vous devez prendre le temps de fouiller la map. Chacune de vos armes peut être modifiée grâce aux boulons que vous ramassez tout au long du jeu. Vous pouvez les rendre plus puissantes, plus précises, plus stables, plus rapides à recharger et j’en passe. Mais vous devez aussi bien explorer les environnements puisque vous devez aussi trouver des livres ou des magazines qui vont vous permettre d’apprendre de nouvelles capacités à votre personnage. Vous débutez avec une sorte d’arbre des compétences qui n’a qu’une seule branche mais si vous trouvez ce qu’il faut, trois autres viendront s’y ajouter. Grâce aux pilules que vous ramassez un peu partout, vous pouvez donc débloquer de nouveaux talents comme crafter de nouveaux objets ou munitions, créer plus d’items avec peu de ressources, avoir plus de vie, crafter des munitions spéciales et plein d’autres choses encore. Vous pouvez même tomber sur des items uniques qui vous permettent de transporter plus d’armes simultanément ce qui rend bien plus rapide le switch entres celle que vous avez. Vous l’aurez compris : Si vous rushez les niveaux, vous passerez à côté de pal mal de choses.
Une grosse claque visuelle et une magnifique réalisation
Nous en avons l’habitude avec Naughty Dog mais une fois de plus, les studios de Santa Monica ont mis la barre très haute pour ce qui est de la réalisation générale du jeu ! Côté technique, que ce soit sur un écran en 1080p ou en 4K, le jeu est tout simplement sublime et à aucun moment je n’ai eu la moindre baisse de framerate qui semble être bloqué à 30Fps. Le clipping est aussi quasi absent du jeu malgré tout ce qui est affiché à l’écran et les temps de chargement sont inexistants, chose très agréable.
Encore une fois, les développeurs ont vraiment poussé le niveau de détail sur les environnements. Le jeu commence par l’exploration des montagnes enneigées du Wyoming autour de Jackson mais le reste de l’aventure se déroule principalement dans la ville de Seattle. Malgré cela, il y a une bonne variété de décors avec tout un tas d’endroits à l’ambiance très différente. La végétation est omniprésente puisque la nature a repris ses droits sur la ville. L’asphalte a quasiment disparu au profit des hautes herbes, les arbres sont énormes et ont poussé un peu partout, les parcs ressemblent à des forêts vierges et les façades des immeubles sont recouverts de plantes grimpantes et de mousse. Les intérieurs ne sont pas en reste puisqu’ils sont eux aussi bourrés de détails. Sous une bonne couche de poussière, on découvre des habitations dans lesquelles il y avait une vie auparavant et des commerces qui ont cessé leur activité du jour au lendemain dans lesquels on retrouve des marchandises devenues inutiles comme des smartphones par exemple. Le tout est embellit par des effets de lumière maîtrisés que les sources soient naturelles ou artificielles. Lumière diffuse dans une pièce où les rideaux sont fermés. Les rayons du soleil ou de la lune qui passent à travers les fenêtres d’une maison ou à travers les arbres d’une forêt. Les ombres projetées par votre lampe torche. Rien à redire de ce côté et les effets de réflexion sont eux aussi très réussis.
Autre point fort : La modélisation et l’animation des personnages. Commençons par la gestuelle. Si j’ai bien compris le système de Naughty Dog, les studios capturent des heures et des heures de mouvement d’une personne et ensuite c’est un algorithme qui va gérer le tout en jeu. Résultat : Les personnages ont une belle palette d’animations avec des déplacements plus fluides et plus naturels. Le chara design en général est très réussi que ce soit au niveau des personnages principaux ou secondaires, bien qu’il manque un peu de variété au niveau des modèles des ennemis. Mais je crois bien que The Last of Us Part II propose peut-être les plus belles expressions faciales jamais vues à ce jour dans un jeu. Bien évidemment, on s’en aperçoit dans les nombreuses cinématiques mais si vous prenez le temps d’observer le visage de votre personnage lors les phases de jeu, vous verrez qu’il réagit à chaque situation et qu’il ne reste pas figé. Un exemple qui m’a particulièrement bluffé : L’un des persos que vous dirigez a une peur terrible du vide. Il suffit juste de se retrouver au bord d’une falaise ou d’un immeuble et de regarder en bas pour le voir se crisper au niveau du corps ainsi que du visage et vous entendez même sa respiration changer. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Il y a un autre aspect du jeu qui très bien rendu : La violence. Comme je le dit un peu plus haut, cette suite n’a pas volé son PEGI 18 et il est très sombre au point où certaines scènes sont vraiment choquantes. Revenons rapidement sur les expressions faciales. Elles sont tellement bien faites que lorsque l’on élimine discrètement un ennemi humain en l’étouffant ou en lui plantant un couteau dans la gorge, on regrette limite son geste lorsque l’on voit son visage en gros plan. Mais ce n’est pas le pire puisque Naughty Dog a aussi rendu l’impact des balles plus réalistes au point où même votre personnage n’est pas l’un de ces héros qui se prend des balles sans broncher. Certains impacts de tirs peuvent littéralement vous coucher au sol mais même dans cette position inconfortable, vous pouvez vous défendre si jamais des ennemis se trouvent autour de vous. Le réflexe est bien évidemment de viser la tête pour économiser ses munitions mais cela n’a pas le même effet suivant le type d’arme. Certaines ne feront qu’un petit trou entre les deux yeux tandis que d’autres en feront un petit à l’entrée et un énorme à la sortie si vous voyez ce que je veux dire. Des fois il arrive de mal viser et de tirer dans la gorge ce qui est tout aussi fatal mais qui laisse votre ennemi agoniser au sol en train de se vider de son sang et vous pouvez l’entendre s’étouffer ce qui est affreux. Mais c’est bien pire avec les gros fusils qui ne font pas dans la dentelle et qui arrachent les membres assez facilement ou les divers explosifs qui ne laissent que des petits bouts de vos ennemis un peu partout. Cerise sur le gâteau : Les développeurs ont l’air d’avoir travaillé aussi sur les projections de sang. Les armes blanches et contondantes laissent des traces sur l’IA mais plantez votre couteau dans leur jugulaire et vous aurez le droit à une belle giclée de sang sur le sol et sur les murs qui résulte de votre geste. Si vous y allez au fusil à pompe et que votre adversaire se trouvait à proximité d’un mur, vous avez même le droit aux petits bouts de cervelle qui vont s’y coller pour tomber l’un après l’autre au sol. Ils sont allés loin quand même Naughty Dog sur ce coup et c’est sans parler de vos victimes qui se vident de leur sang dans des flaques qui se propagent aléatoirement sur le sol.