Les fans attendaient depuis 5 ans le premier Disgaea en HD. Il y avait bien eu un Disgaea 3 sur PS3 mais c’était une sorte d’hybride; un jeu PS2 HDisé pour sa partie 3D mais qui gardait des sprites 2D en basse résolution. Le résultat graphique avait une fâcheuse tendance à piquer les yeux.
Enfin, Disgaea 4 arrive: les personnages sont enfin en « 2D HD »: même si la réalisation n’est toujours pas le point fort de la série, le jeu est enfin joli sur un écran LCD.
Le jeu est centré sur les combats et l’optimisation de son équipe
Il y a néanmoins une histoire principale qu’on fera avancer au fil des combats.
Le système de combats se base le déplacement de personnages dans une aire de combats. Il y a généralement 3 façons de gagner: atteindre un point donné, vaincre tous les ennemis ou vaincre le leader ennemi.
Cette zone de combat est divisée en cases, si bien que le jeu ressemble en quelques sortes à une partie d’échec
Chaque personnage appartient à une classe (mage, archer, guerrier, etc.).
Cette classe définit le type de pouvoirs et d’équipements que le personnage peut utiliser.
Les classes se débloquent au fur et à mesure selon divers critères (progression dans l’histoire, montée en niveau dans les classes déja dispos, etc.)
Nous dirigeons donc dans cette aventure Valvatorez, vampire de son état et entraineur de prinnies (les espèces de pingouins emblématiques de la série), un jeune homme très attaché au respect de ses promesses, aux prinnies… et aux sardines ! La première intrigue se noue donc tout à fait logiquement lorsque Valvatorez promet des sardines à ses prinnies et que ceux-ci se voient menacés de génocide par le fils du chef local. Voyant que cette mort subite des pingouins pourrait l’empêcher de tenir sa promesse, notre héro se lance donc dans le combat pour sauver l’espèce menacée. Du grand n’importe quoi comme Nippon Ichi (le studio qui développe le jeu) le fait si bien.
Là où la série est brillante (et ce quatrième épisode ne déroge pas à la règle) c’est que ce côté sérieusement barré s’accompagne de trois immenses qualités :
La richesse du gameplay (nous allons décrire quelques-uns des mécanismes plus loin)
L’équilibre général du jeu: malgré toutes les classes et tous les mécanismes du jeu, tout tient parfaitement la route et tout est utile (il n’y a par exemple pas de combinaison de classes, équipements et approche des combats qui domine le reste)
Une grande richesse dans les quêtes secondaires qui permet au jeu de vous accrocher pour quelques centaines d’heures !
Vous l’avez compris: le côté déjanté de l’emballage (scénario, visuel, ambiance générale) cache le soin immense porté par les développeurs à la structure du jeu et à son équilibre général.
Soulever, jeter, tower attack :
En plus de toutes les classes de personnages disponibles, le jeu permet d’enrôler des monstres. Là où ça devient drôle, c’est qu’une fois en combat, deux monstres du même type (et même différents dans certains cas) peuvent fusionner en un monstre géant qui prend alors plusieurs cases de l’échiquier.
Autre possibilité, les monstres peuvent être utilisés comme arme par les personnages humains… et fun suprême, ceci est compatible avec les fusions décrites juste avant.
Les attaques groupées :
Geopanel :
Dans Disgaea, une partie des évolutions comme la création de nouveaux personnages ou la mise à disposition de nouveaux équipements sont soumis au vote de l’assemblée: au début, tout se passe facilement mais de temps en temps, les députés s’opposent à vos requêtes, il faudra alors user de persuasion, de pots de vin et autres manigances pour faire tourner le vent entre votre faveur.
Item world :
Dans Disgaea, les objets sont habités ! Il est possible d’entrer à l’intérieur des objets, on y découvre alors des cartes générées aléatoirement (100 par objet). Explorer les objets permet de révéler les « résidents » et de d’améliorer les stats et les aptitudes des pièces d’équipement.
Je m’arrête là mais il y a encore de nombreuses subtilités que je n’ai pas décrites ici.
Il y a néanmoins 3 points importants qu’il faut souligner avant de vous conseiller ce jeu:
La saga ne se remet pas du tout en question. C’est toujours aussi plaisant mais c’est toujours un peu pareil.
Il faut que vous puissiez apprécier l’univers franchement barré et le parti pris de la réalisation de ce Disgaea 4 pour en profiter.
Il faut être prêt à passer du temps: Disgaea 4, c’est le jeu anti casual gamer par excellence. Si vous n’avez pas au moins 40-50 heures à investir, passez votre chemin.
Ceci étant dit, je suis pris d’une furieuse envie de mettre un gros 19 à Disgaea 4 ! C’est la note que le jeu mérite si vous êtes prêt à investir du temps sur ce jeu et que vous « achetez » son univers décalé. Il faut néanmoins considérer objectivement que le jeu ne peut plaire à tout le monde et que sa richesse peut devenir source de frustration pour les joueurs qui y joueraient en mode trop « casual ».
C’est quand même un gros coup de cœur et ce n’était pas gagné compte tenu des gros jeux sortis à la même période (Uncharted 3, Batman Arkham City, Battlefield 3, Modern Warfare 3, Skyrim, etc.)
On aime : | On a pas aimé : | |
Plutôt joli La richesse du gameplay Gameplay technique et équilibré Durée de vie infinie Ambiance déjantée Les cartes aléatoires |
Réalisation pas dans le coup face aux grosses productions Nécessite un vrai investissement pour profiter de toute la richesse du gameplay Juste pour que vous soyez prévenus: le guide officiel est complètement raté ! Il contient même des erreurs importantes. |
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