Disgaea

Test Playstation 3 : Disgaea 4 A Promise Unforgotten

Avec Disgaea, il y a ceux qui savent et les autres: ceux qui savent sont awares: ils sont au courant de savoir qu’ils existent (comme dirait un certain Jean-Claude venu de Belgique) et surtout ils savent que la série Disgaea est aussi atypique que fabuleuse. Et puis il y a la vaste majorité des gamers qui ont vaguement entendu parler de cette série de titres 2D aux scénarios improbables et à la réalisation désuète.

Les fans attendaient depuis 5 ans le premier Disgaea en HD. Il y avait bien eu un Disgaea 3 sur PS3 mais c’était une sorte d’hybride; un jeu PS2 HDisé pour sa partie 3D mais qui gardait des sprites 2D en basse résolution. Le résultat graphique avait une fâcheuse tendance à piquer les yeux.

Enfin, Disgaea 4 arrive: les personnages sont enfin en « 2D HD »: même si la réalisation n’est toujours pas le point fort de la série, le jeu est enfin joli sur un écran LCD.

Disgaea 4 est comme ses ainés un « Tactical RPG à l’ancienne ». Le cahier des charges de ce genre est précis et Disgaea le respecte à la lettre:

Le jeu est centré sur les combats et l’optimisation de son équipe
Il y a néanmoins une histoire principale qu’on fera avancer au fil des combats.
Le système de combats se base le déplacement de personnages dans une aire de combats. Il y a généralement 3 façons de gagner: atteindre un point donné, vaincre tous les ennemis ou vaincre le leader ennemi.
Cette zone de combat est divisée en cases, si bien que le jeu ressemble en quelques sortes à une partie d’échec
Chaque personnage appartient à une classe (mage, archer, guerrier, etc.).
Cette classe définit le type de pouvoirs et d’équipements que le personnage peut utiliser.
Les classes se débloquent au fur et à mesure selon divers critères (progression dans l’histoire, montée en niveau dans les classes déja dispos, etc.)

La spécificité de la saga est placer l’aventure au sein de l’Enfer… ça pourrait ne pas avoir l’air très gai mais dans Disgaea, l’enfer est plutôt fun et bon enfant ! L’ambiance est complètement déjantée et pleine d’humour: il faut adhérer à ce parti pris mais si c’est le cas, le jeu se révèle alors être un pur plaisir vidéoludique.

Nous dirigeons donc dans cette aventure Valvatorez, vampire de son état et entraineur de prinnies (les espèces de pingouins emblématiques de la série), un jeune homme très attaché au respect de ses promesses, aux prinnies… et aux sardines ! La première intrigue se noue donc tout à fait logiquement lorsque Valvatorez promet des sardines à ses prinnies et que ceux-ci se voient menacés de génocide par le fils du chef local. Voyant que cette mort subite des pingouins pourrait l’empêcher de tenir sa promesse, notre héro se lance donc dans le combat pour sauver l’espèce menacée. Du grand n’importe quoi comme Nippon Ichi (le studio qui développe le jeu) le fait si bien.

Et bien non !
Là où la série est brillante (et ce quatrième épisode ne déroge pas à la règle) c’est que ce côté sérieusement barré s’accompagne de trois immenses qualités :

La richesse du gameplay (nous allons décrire quelques-uns des mécanismes plus loin)
L’équilibre général du jeu: malgré toutes les classes et tous les mécanismes du jeu, tout tient parfaitement la route et tout est utile (il n’y a par exemple pas de combinaison de classes, équipements et approche des combats qui domine le reste)
Une grande richesse dans les quêtes secondaires qui permet au jeu de vous accrocher pour quelques centaines d’heures !

Vous l’avez compris: le côté déjanté de l’emballage (scénario, visuel, ambiance générale) cache le soin immense porté par les développeurs à la structure du jeu et à son équilibre général.

Le gameplay de Disgaea 4 reprend tout ce qui a été proposé par les trois premiers volets tout en apportant quelques nouveautés: il est donc difficile de tout expliquer ici sans que cela devienne compliqué ! Rassurez-vous, le jeu amène les concepts petit à petit et dispose de nombreux tutoriaux.

Soulever, jeter, tower attack :

Les personnages peuvent se soulever les uns, les autres: cela amène une multitude de possibilité: on peut lancer un personnage pour lui faire atteindre une zone inaccessible en marchant par exemple, ou porter un personnage faible pour vaincre un ennemi beaucoup plus fort (les XP sont alors partagés entre le perso qui porte et le perso porté) mais le fin du fin, c’est la tower attack !

Enrôler des monstres et les bricoler :
En plus de toutes les classes de personnages disponibles, le jeu permet d’enrôler des monstres. Là où ça devient drôle, c’est qu’une fois en combat, deux monstres du même type (et même différents dans certains cas) peuvent fusionner en un monstre géant qui prend alors plusieurs cases de l’échiquier.

Autre possibilité, les monstres peuvent être utilisés comme arme par les personnages humains… et fun suprême, ceci est compatible avec les fusions décrites juste avant.

Les attaques groupées :

Lorsque plusieurs personnages s’entendent bien, qu’ils sont côte à côte sur l’échiquier et que l’un d’eux attaque un ennemi, il est possible de lancer une attaque groupée dévastatrice pouvant impliquer jusqu’à 4 alliés. Il y a un certain nombre de paramètres qui permettent de favoriser ces attaques groupées qui se déclenchent ou pas et il est donc très utile de jouer avec ceci.

Geopanel :

Les arènes de combats ne sont pas de vagues décors, certaines cases ont une couleur et les geopanels (sorte de gros cubes) posés sur la même couleur définissent les effets particuliers de cette couleur (ennemis plus forts, XP doublée, etc.). Mais il y a une subtilité: en détruisant un Geopanel d’une couleur sur une case d’une autre couleur, on provoque une petite explosion sur chaque case et on modifie également leur couleur (par exemple, si on détruit un Geopanel vert sur une case jaune, il se produit une petite explosion sur toutes les cases jaunes et elles deviennent certes)… bien entendu, pour peu qu’il y ait plusieurs Geopanel sur une carte, il devient possible de les balancer puis de les attaquer pour provoquer des dégâts dévastateurs.

Assemblée et vote à main levée :
Dans Disgaea, une partie des évolutions comme la création de nouveaux personnages ou la mise à disposition de nouveaux équipements sont soumis au vote de l’assemblée: au début, tout se passe facilement mais de temps en temps, les députés s’opposent à vos requêtes, il faudra alors user de persuasion, de pots de vin et autres manigances pour faire tourner le vent entre votre faveur.

Item world :
Dans Disgaea, les objets sont habités ! Il est possible d’entrer à l’intérieur des objets, on y découvre alors des cartes générées aléatoirement (100 par objet). Explorer les objets permet de révéler les « résidents » et de d’améliorer les stats et les aptitudes des pièces d’équipement.

Je m’arrête là mais il y a encore de nombreuses subtilités que je n’ai pas décrites ici.

L’exigence des joueurs est grande sur la qualité technique des jeux. Disgaea 4 ne satisfera pas les plus exigeants: c’est plutôt joli et coloré mais le jeu ne tient pas la route face à ce que la PS3 peut faire de mieux. Toutefois, le fait que le jeu soit en 2D sauve un peu la mise: on ne pense pas directement à comparer la technique de Disgaea 4 à celle d’Uncharted 3 ou God of War 3.

Disgaea 4 est une petite merveille, une synthèse de tout ce que la saga a fait de bien jusqu’ici saupoudrée de quelques améliorations et de graphismes enfin en HD.

Il y a néanmoins 3 points importants qu’il faut souligner avant de vous conseiller ce jeu:
La saga ne se remet pas du tout en question. C’est toujours aussi plaisant mais c’est toujours un peu pareil.
Il faut que vous puissiez apprécier l’univers franchement barré et le parti pris de la réalisation de ce Disgaea 4 pour en profiter.
Il faut être prêt à passer du temps: Disgaea 4, c’est le jeu anti casual gamer par excellence. Si vous n’avez pas au moins 40-50 heures à investir, passez votre chemin.

Ceci étant dit, je suis pris d’une furieuse envie de mettre un gros 19 à Disgaea 4 ! C’est la note que le jeu mérite si vous êtes prêt à investir du temps sur ce jeu et que vous « achetez » son univers décalé. Il faut néanmoins considérer objectivement que le jeu ne peut plaire à tout le monde et que sa richesse peut devenir source de frustration pour les joueurs qui y joueraient en mode trop « casual ».

C’est quand même un gros coup de cœur et ce n’était pas gagné compte tenu des gros jeux sortis à la même période (Uncharted 3, Batman Arkham City, Battlefield 3, Modern Warfare 3, Skyrim, etc.)

On aime : On a pas aimé :
Plutôt joli
La richesse du gameplay
Gameplay technique et équilibré
Durée de vie infinie
Ambiance déjantée
Les cartes aléatoires
Réalisation pas dans le coup face aux grosses productions
Nécessite un vrai investissement pour profiter
de toute la richesse du gameplay
Juste pour que vous soyez prévenus: le guide officiel
est complètement raté ! Il contient même des erreurs importantes.

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